Très vite et depuis longtemps, les génériques ont dépassé leurs simples fonctions dindication de "Qui à fait quoi ?" pour devenir un espace privilégié, soit pour donner une petite oeuvre artistique à part entière (comme pour la série des "James Bond") ou bien, et cest plus souvent le cas, un moyen :
- soit/et dindiquer comme en filigrane le contenu du film qui va suivre (les exemples sont nombreux allant de "Jules et Jim" de Truffaut où lon trouve tout le film présent dune manière très elliptique ou "Live and Die in L.A." de Friedkin où sont étalés les ingrédients du film : sexe, ambivalence, et surtout argent !)
- soit/et de plonger déjà le spectateur dans lambiance que le film nous réserve (cest le cas de "Seven" avec sa musique oppressante, et ses images grattées sur pellicule).
Mais sil est un genre de films où le générique est le plus important, cest bien évidemment les séries télévisées. La musique doit être un déclencheur, tout comme les images qui doivent rapidement rappeler au spectateur de quoi il sagit. Tout le monde a en mémoire les génériques de "Chapeau melon et bottes de cuir", "Magnum", ou bien le très beau générique de "Mac Guyver" et bien évidemment lincontournable "Amicalement vôtre".
Ces génériques sont si importants à la télévision que cest là et seulement là quil existe un "Oscar" du meilleur générique, même si cet oscar sappelle "Emmy Award".
"The X-files" la obtenu.
Le générique d'X-Files
AVERTISSEMENT
Lanalyse
"plan par plan" est une pratique toujours délicate.
Comme toute analyse artistique, celle-ci est influencée par une
certaines dose de subjectivité, même si lon peut dire
certaines choses avec assurance (notamment pour tout ce qui est
déduit du montage, du cadrage, etc., bref de la mise en scène).
Le danger est daller trop loin, dans lanalyse, à
force de vouloir faire signifier des choses à des détails.
Lanalyse sans fin est un risque...
Ce risque de sur
interprétation suscite souvent une question dans la tête du
lecteur : "Mais est-ce que le réalisateur a vraiment pensé
à tout ça quand il a tourné son plan ?"...
La réponse est que ce nest pas notre problème, puisque ce
nest pas là notre sujet. Notre axe de réflexion ne se
situe pas au niveau du rapport créateur/oeuvre dart,
cest-à-dire que nous ne nous intéressons pas à
lanalyse purement esthétique, voire psychanalytique de
lauteur, visant à savoir le degré de conscience
quil a en décidant de faire un travelling quand il aurait
pu faire un plan fixe !
Non ! Notre axe est celui de la perception, cest-à-dire du
rapport oeuvre/spectateur. Quels effets fournit ce plan ? A quoi
cela peut-il faire penser ? Comment peut-on lire et comprendre ce
plan ? Etc.
ANALYSE
GLOBALE.
Une bonne
classification, cest-à-dire une bonne vision globale, est
à la fois un début danalyse, et la condition sine qua non
pour pouvoir mener à bout lanalyse en question.
Dans ce générique, nous avons 27 plans que nous pouvons
réduire en 13 "matrices" (nommées I. II. etc.) à
condition de réduire dune manière formelle à une unité
les deux séries de huit plans "saccadés" (la
soucoupe, et Mulder & Scully
derrière la porte). Ces 13 matrices peuvent être à leur tour
regroupées en 5 blocs A, B, C, D, E. Découpé ainsi, cest
tout le fonctionnement de la série que nous offre en filigrane
ce générique, puisque chaque bloc répond à une des cinq
questions nécessaires pour "savoir de quoi on parle" :
Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ?
A -
LACCROCHE
(quest-ce que le fonctionnement de cette série
?)
Le premier bloc constitué dun seul plan (I) sert daccroche en suggérant au spectateur des questions : Quest-ce que ce X inconnu ? Est-ce une formule mathématique ? Un passage interdit ? Un film de cul ? Que sont aussi ces X-Files ? Bref : cest quoi ?...
B - LE PRINCIPE
DE FONCTIONNEMENT
(Comment sexerce ce
fonctionnement ?)
Les deux plans
(II-III) de ce deuxième bloc - nous le verrons - décrivent
entièrement le principe de fonctionnement de la série,
cest-à-dire quils présentent les trois
"actants" nécessaires pour construire un récit
structuré et efficace :
C - LE
PARANORMAL.
(Où sexerce ce
fonctionnement ? cest à dire "lobjet")
Les trois
plans (IV-V-VI) qui forment ce troisième bloc traitent des
objets denquêtes de nos deux agents, cest-à-dire
tout le domaine du paranormal, allant de lespace et de
linfiniment grand, au génétisme et à linfiniment
petit, en passant par lhomme et ses propres expériences
terrifiantes....
D - LES
PERSONNAGES
(Qui exerce ce fonctionnement ?
cest à dire "le sujet")
Les quatre plans suivants (VII-VIII-IX-X) constituent le quatrième bloc. On a le droit ici à la présentation de Mulder & Scully avec une caractérisation sommaire de Mulder comme étant tributaire de son obsession par rapport à sa soeur, et Scully comme étant une parfaite aide pour Mulder, le couvrant, lui apportant ses connaissances "éclairantes" que lui confère la science...
E - LE GRAND
SECRET
(Pourquoi sexerce ce fonctionnement ?)
Ces trois
plans (XI-XII-XIII) traitent de la finalité de leurs enquêtes :
Comment réagiront-ils face à leurs découvertes ?
Atteindront-ils la Vérité ? Qui détient la Vérité ?...
ANALYSE EN
DETAILS.
A.
LACCROCHE.
I -
"X-FILES".
Description.
Limage
est nettement divisée en trois bandes obliques et plus ou moins
parallèles. Celles de droite et de gauche sont dans
lobscurité, celle du milieu, contenant le X est dans la
lumière. Durant le plan, un faisceau lumineux balaye
limage de droite à gauche.
Analyse.
Il y a plusieurs choses très intéressantes dans ce plan :
B. LE PRINCIPE
DE FONCTIONNEMENT
II - SOUCOUPE.
Description.
Cette
"unité" se divise en 8 plans. Aux vues des
caractéristiques de ce plan on peut lassimiler à une
seule unité. Tout démarre (1) dune photographie prise
lors dune fin de coucher de soleil.
Une personne est présente, en amorce, à gauche, de dos, sous
exposée, désignant en lair et du doigt une soucoupe
volante.
A droite en bas, on peut apercevoir, écrit sur la photo, "F.B.I.
Photo Interpretation".
Les 5 premiers plans sont 5 photos prises en rafale (la soucoupe
nest pas dans la même position à chaque fois, ce qui
donne cette impression de mouvement saccadé), avec un même
cadrage, passées ensuite au banc titre pour être resserrées
(doù limpression dun grain dimage de
plus en plus grossier).
Les plans 6, 7, 8 viennent de la photo 6 (même position de la
soucoupe), sauf quelle sont agrandies encore plus au banc
titre.
Pendant tous ces plans, un léger travelling avant resserre
progressivement.
Analyse.
- Premier
idée : lhomme nest pas à la hauteur des E.T.
- Deuxième idée
: labnégation pour la Vérité.
Ce qui compte avant
tout, cest lOVNI... Cest là tout le
programme de Mulder. La vérité
est ailleurs : elle est dans cette soucoupe lumineuse,
qui attire les rêves, les regards, et même la caméra.
La suite des plans suggère bien évidemment cette
progression, avec tout de même le côté saccadé qui
rend limage difficile à lire. Cette technique
consistant à rendre pénible une lecture dimage a
été perfectionné dans "Alien"
où chaque fois que la Bête apparaît, on avait droit à
des images syncopées qui permettaient :
Cette technique est
malheureusement vérifiable lors des infos télévisées
: il suffit que le cadre soit tremblant, que ce soit
filmé de loin, bref que ça fasse amateur pour
quon soit interpellé, et surtout quon y
croit encore plus.
Techniquement aussi, cest parce que cette
succession de plans est tout de même violente et rude
que lon a droit à un travelling, qui permet
dadoucir le montage, sans pour autant enlever cette
saccade... Comme quoi, il faut savoir là aussi,
jusquoù aller trop loin.
- Troisième idée : à
trop regarder on ne voit plus !
III. CARTE DU
CIEL
Description :
Avec un fondu
enchaîné, on passe à une image dune carte électronique
du ciel où tout est obscur si ce nest les traces des
étoiles et des constellations.
Un bras sous-exposé, en amorce gauche de limage pratique
des relevés. Elle finit par quitter le cadre par le bas gauche
de lécran, déclenchant le début du fondu enchaîné
suivant.
Analyse :
Autant dans le
plan précédent, la masse humaine donnait une sensation positive
(parce que justement la soucoupe était plutôt agressive, et
lui, témoin impuissant), autant ici les valeurs changent. En
deux mots : autant lombre davant aurait pu être
assimilé à un Mulder, autant cette
ombre serait plutôt Smoking Man, dans
la dualité manichéenne du rapport des deux personnages !
Dabord parce que cette main nest pas du tout
identifiée, que le geste est plutôt agressif mais surtout parce
que cela se passe dans le noir. On retrouve évidemment
lidée dune lumière (les constellations) face à
lobscurité de certains agissements.
La succession du plan précédent à celui-ci expose bel et bien
le principe de la série :
Un homme, avec au
dessus une soucoupe, avec au-dessus une main qui note !
Lhomme est déstabilisé par la soucoupe, mais cette
soucoupe est elle-même déstabilisée par autre chose...
Non pas que cette main soit celle dun quelconque Dieu
omnipotent, supérieur à lespace et aux Ovnis, mais
plutôt effectivement celle de quelquun (ou dun
organisme) qui note tout, qui est au courant de tous les
agissements des E.T.
En un mot : lhomme (Mulder) est
dépassé par les événements, mais il existe quelquun
(homme de lombre) qui lui, ne lest pas, et qui est
même au-dessus de la soucoupe.
C. LE
PARANORMAL
IV. LA
BOULE ELECTROMAGNETIQUE
Description :
Par fondu enchaîné donc, on voit apparaître une boule noire qui émet des brindilles de lumière. Il y a un petit effet optique puisque le côté droit et le côté ne tournent pas dans le même sens.
V. LE CRI
Description :
En fondu enchaîné encore, de la boule qui se distord, cest à un visage distordu que lon passe. Le visage semble crier et souffrir. On retrouve une tripartition de limage avec à droite et à gauche une bande noire oblique, courbe et au milieu le visage distordu.
VI. LES OEUFS
Description :
Toujours en
fondu enchaîné, on arrive à un plan de deux oeufs qui
souvrent pour se vider de leur contenu. Lun est à
droite, lautre à gauche. Il sagit en fait dun
seul oeuf dont lautre est la symétrie (comme reflété par
un miroir).
Un texte apparaît de devant lécran pour aller se perdre
dans la perspective que crée les oeufs :"Paranormal
Activities"
Analyse :
Comme nous le
dit si bien la dernière indication du dernier plan de cette
série, il sagit là des "Activités
Paranormales"...
Il ny a pour ces plans rien de spécial en soi à dire.
Certes, le plan du visage qui crie rappelle le premier plan, mais
il ny a rien qui soit là porteur de sens (à moins que je
ne lai pas vu !)
Lintérêt de ces plans nest visible que si on les
prend ensemble:
Lespace - lhumain - le cellulaire.
On passe de linfiniment grand cher à Pascal, jusquà linfiniment petit, avec au beau milieu lhomme. Cette conjugaison des trois termes peut même se décliner dans la version cette fois clairement paranormale :
Les extra-terrestres - La possession - La génétique.
Cest là évidemment tout létendu même du champs de
recherche de Mulder et Scully :
On peut
classer tous les épisodes dans ces trois tiroirs-là...
D. LES
PERSONNAGES
VII - agent MULDER
Description :
Toujours en fondu,
on arrive à un plan dun bout de table où se trouvent
plusieurs objets. Le principal est la carte du F.B.I., où
lon voit et la photo de Mulder et son nom.
Il y a deux autres objets. En bas à gauche, son insigne. Et en
bas à droite, un cendrier.
Durant ce plan, un travelling sopère pour aller resserrer
sur la photo pendant qu'apparaît comme générique
"starring David Duchovny".
Analyse :
Cette
présentation, sans être très originale est pourtant très
efficace, avec une belle et simple idée, celle de présenter le
personnage via sa (photo de) carte de F.B.I., montrant ainsi que
Mulder est un agent du F.B.I., avant tout. Cest son travail
qui le définit avant sa psychologie, son origine, etc.... Ce
procédé est totalement américain et fait cruellement défaut
en France : montrer le personnage en action, dans sa fonction
avant daborder sa psychologie, en sachant quon la
devine toujours dans la manière de faire ce travail (prudent,
fonceur, etc.) Les français font linverse : ils partent du
psychologique, pour aboutir, quand ils y arrivent, à
laction... Toute la différence entre cinéma américain et
français est là...
Comme détail amusant de ce plan, on peut noter cette présence
étrange dun objet qui nest pas présent dans le plan
en miroir de la présentation de Scully, je parle bien sur de ce
cendrier décentré, comme en retrait... Comme quoi dès ce
générique, Smoking Man nest pas loin, juste à portée de
cigarette...
VIII. LE
FANTOME
Description :
Dun
fondu enchaîné encore, on passe du visage de Mulder à un
fantôme qui avance vers la caméra, du fond dun couloir
pour sapprocher et sortir du cadre par la gauche. Le plan
est en noir et blanc, en contre plongé, comme filmé par une
caméra de surveillance.
En mouvement inverse (séloignant vers le fond de
limage), une inscription : "Government Denies
Knowledge"
Analyse :
Le plan qui
suit la présentation du personnage vise dans ce générique à
caractériser le personnage présenté. Cette succession sera la
même pour le cas de Scully.
Ici deux caractérisation de Mulder sont visibles :
Il sagit
de ce fantôme qui savance, qui grandit quand la phrase
rétrécit. Lanalyse est si simple quelle peut
paraître surprenante : il y a un fantôme derrière Mulder...
Dit ainsi, cela peut paraître tiré par les cheveux, mais à
regarder au ralenti le passage du plan de Mulder à celui-ci, on
aperçoit très bien que le fondu enchaîné fait disparaître le
visage de Mulder au profit de la tête de ce fantôme.
Ce fantôme est le moteur de toute son action, ce qui va faire
taire cette formule passe-partout du gouvernement, et ce fantôme
a même un nom : Samantha Mulder...
IX. agent
SCULLY
Description :
On arrive à
ce plan de nouveau en fondu enchaîné. Cest le même
principe que pour le plan VII (travelling avant resserrant sur la
photo pendant que le générique indique "Gillian
Anderson").
Petite variante quant à ce qui est posée sur le bout de table :
labsence de cendrier en amorce.
Le plan finit par un rapide fondu au noir.
Analyse :
Pour ce plan
de Scully, il ny a rien à dit de plus que ce qui a dit
pour Mulder, si ce nest effectivement labsence de
cendrier / smoking man...
X.
LENTREE EN FORCE
Description :
Il sagit
de la deuxième série de plans "en rafale". Il y en a
de nouveau huit mais cette fois en noir et blanc. Dans un
mouvement saccadé on aperçoit successivement une porte qui
souvre, un faisceau de lampe qui éclaire, Mulder qui
entre, Scully derrière. Les deux se tournent vers la droite
cadre avec un air de stupeur face à ce quils doivent voir.
Le dernier mini-plan est un plan serré, de profil droite de
Mulder.
En même temps que cette saccade, il y a un lent travelling
avant. Le plan finit par un fondu au blanc.
Analyse :
La caractérisation de Scully est moins particulière, sans doute parce quà la conception de ce générique, le personnage lui-même était encore flou. Quoi quil en soit, on peut tirer un certain nombre dinformations de ce plan qui est en fait tirer de "Compressions"...:
Et ce couple fonctionne pour une seule chose : voir ailleurs (hors champ) des choses et des vérités bien inquiétantes. Quelles sont-elles ? Quelles sont leurs conséquences sur nos deux agents ? Cest ce à quoi répond la série suivante :
E. LE GRAND
SECRET
XI. LA CHUTE
Description :
Du blanc de la
fin du dernier plan, on passe à un corps dun homme de dos,
blanc qui semble venir de derrière la caméra et tombe au centre
de limage, les bras écartés.
Devant lui, venant vers la caméra : une radiographie en bleu
dune main droite qui révèle - par une couleur rouge - une
anomalie à un os du doigt.
Analyse :
Le passage du
regard effrayé de Scully et Mulder à cette chute nait pas
sans suggérer ce qui attend nos deux agents après avoir vu tout
ce quils ont vu : la chute due au vertige créée par la
découverte de la vérité (cette découpe qui tombe nest
dailleurs pas sans rappeler la représentation de James
Stewart, souffrant de Vertige et rêvant dune chute sans
fin dans "Sueurs Froides" dHitchcock) ainsi que
leffondrement des convictions et des assurances.
Pour ce qui est de la main radiographiée, outre le clin
doeil aux "Envahisseurs" qui souffraient eux
aussi dun petit problème de rigidité de doigt, elle est
là essentiellement par souci esthétique. Montrer uniquement
cette chute laurait dramatisée à outrance et constituée
une image un peu vide en fin de parcours...
XII.
LOEIL
Description :
Cut. Gros plan
dun oeil qui souvre rapidement. Une tache lumineuse
blanche est présente dans loeil, bien visible.
Le générique indique, en bas de lécran : "Created
by Chris Carter".
Analyse :
Cet oeil, ou
plutôt ce clin doeil est un plan très important. Petit
truc danalyste plan par plan, dabord : quand on
assiste, comme cest le cas ici, à une série de plans
reliés par un montage "souple" (fondus), il faut
traquer le premier cut, la première coupe franche. On peut être
sur que le plan alors sera très important. Et cela pour une
raison bien simple : si le réalisateur passe soudainement de
fondus à un cut, cest quil veut créer un effet de
choc sur le spectateur (du moins sil réfléchit à ce
quil fait!!).
Deux exemples de générique reprenant cette idée :
"Citizen Kane" (encore!) et "Duel".
Pour le film de Spielberg, on assiste à une série de plans pris
en subjectif de la voiture, reliés en fondus enchaînés, où la
voiture avale la route tandis que les fondus effacent la
circulation gênante. Quoi de plus magistrale que cette
présentation de limpression de toute puissance du
conducteur : avaler la route, et "zapper" les voitures
qui gênent. Mais attention ! Le cut arrive. Très violent. On
voit alors la voiture rouge, toute petite dans le cadre, filmée
à travers des barrières (donnant limpression donc
dêtre emprisonnée), avec une perspective de route dont on
ignore le point de fuite. Dès ce plan, on sait que ça va mal
finir, quelle ne fera pas le poids. Assurément, on la
croyait plus grosse que ça !!!
Pour "Kane", la série de fondus sert à effacer cette
fois des grilles, et à sapprocher tout en douceur du calme
et paisible palais Xanadu. Et puis soudain le cut. Terriblement
fort puisquil est succédé par un très très gros plan
dune bouche énooooorme pour lépoque (1941) et le
grand écran, bouche qui prononce la réplique la plus connue de
ce film "Rosebud !".
Leffet de ce plan est donc démultiplié pour trois raisons
:
Une telle débauche de
moyen pour exagérer leffet du cut a forcément une
explication ! Mais laquelle ?
Il y a deux choses à tirer de ce plan :
Le plan
suivant va dans le même sens...
XIII. LE TEMPS
QUI PASSE
Description :
Cette
indication "Created by Chris Carter" reste sur le plan
suivant qui arrive en fondu enchaîné, et qui représente un
paysage avec une colline sur la droite, en contre-jour, avec un
ciel orageux qui défile à grande vitesse vers la gauche de
lécran.
Un éclair fait disparaître lindication "Crée par
Chris Carter".
Une autre arrive, au dessus de lhorizon celle-là :
"La vérité est ailleurs".
Analyse
Ce plan est assez difficile à analyser.
EN GUISE
DE CONCLUSION...
Voilà donc un
bon petit générique de 27 plans, 13 matrices, 5 blocs, 1 cut, 3
phrases clés : "Paranormal Activities",
"Government Denies Knowledge", "The Truth is out
there". Et tout ça se passe en 44 secondes. Quarante quatre
secondes durant lesquelles on peut en filigrane lire le passé de
Mulder, et le rôle de Scully, suggérer le complot qui
"voit tout", lexistence de Smoking man, expliquer
en quoi consiste le champs des opérations de nos deux agents,
etc., etc.
Bref : Bravo...